Nope, pas besoin d'un Mother 4
2021-02-09
Commencer à ressentirJ'ai découvert la série *Mother* il y a de cela déjà 2 ans. Je me souviens encore, comme si c'était hier, de mon voyage à travers la *Nowhere Island* et ses habitants tantant désespéremment de vivre. Certains malains remarqueront que je parle de mon aventure comme un ancien souvenir alors que cela fait pourtant pas si longtemps. À vrai dire, laisser mes penser vaguer dans l'univers *Mother 3* développe chez moi la même mélancolie que me procurent ces moments de réminescence pourtant sur les jeux vidéo ayant marqués mon enfance. Peut-être que, étant des émotions particulièrement similaires, mes souvenirs se sont mélangés. Plus particulièrement, c'est comme si, au fond de moi, j'avais toujours joué à *Mother 3*.
En fait, la première idée qui m'avait passé par la tête en voyant le "*The End... ?*" c'est qu'il ne s'agissait que d'un début. Pour moi, la suite allait se retrouver dans ma propre vie. La suite de *Mother 3*, c'est la personne que je suis devenu suivant mon aventure au près de son univers. (Je n'avais aussi pas compris que l'écran de fin bougeait et donc que je n'avais toujours pas terminé le jeu...) À vrai dire, cela m'a amené à longtemps méditer sur cet écran noir et blanc et la bande son du réel écran ultime au jeu : *Memory of Life*. Repenser à la personne que je me permis d'être jusqu'ici, puis celle que je désirais devenir par la suite. Comment *Mother 3* m'a-t-il changé exactement ? Je ressentais sous cette musique, et je resssens toujours, mes retrouvailles avec quelque chose de tombé dans l'oubli depuis trop longtemps. Après tout, c'est en partie de cela que traite l'histoire. Oublier son passé, sous fond de gymnopédie... Bref, la fin de *Mother 3* m'a fait commencé à ressentir à nouveau. Ressentir, ce qu'est... avoir des émotions. # Vieillir Il est amusant de constater que *Mother 2* et *3* possèdent le même *The End... ?*, mais que leur signification diffère. Dans le second opus, il semble servir de *cliffhanger* stéréotypé afin de pousser sa satir jusqu'au bout. Je crois qu'en fait, on y voit le changement d'état d'esprit de Shigesato Itoi. À la sortit de *Mother 3*, sa fille, pour qui il décida en partie de dédicacer ses jeux, commençait à devenir une adulte. *Mother 3* ne pouvait plus que faire voyager, il devait donner quelque chose qu'elle pourrait réutilisé tout au long de sa vie. Comme un porte bonheur, une bonne étoile. Cela, j'ose croire qu'il s'agissait de se rappeler de ce qu'est l'amour. En fait... Je le dire dans un pur but de choquer : *Mother 3* n'est pas un jeu vidéo. C'est une boîte de pétrie avec notre vie et nos émotions à l'intérieur. Ultimement, le médium n'est qu'un jeu, mais ses propos touchent des sphères de notre vie qui sont bien réelles. Tout ce que nous consommons et vivons fait pareil tout compte fait. Seulement, pas tous ont conscience de cet impact et pas tous nous encourage à en prendre conscience. *Mother 3*, selon-moi, est dans les deux cas. Si le jeu n'est qu'un divertissement, alors soit. Peut-être y a-t-il manque d'intérêt, ou encore que la personne possède déjà ce que le jeu a à offrir. Dans l'autre cas, si ce que l'on ressent en jouant au jeu est bien réel, alors comment peut-il toujours s'agir d'un jeu ? Comment ce dernier peut-il dire ce qui adviendra de ses émotions ? En fait, il ne peut pas, et tenter de le faire insulterait la capacité d'interprétation de son public. En restant dans cette idée, je dirais alors que *Mother 4* précède *Mother 1*. *Mother 4* a en fait toujours existé : c'est notre propre vie. Ou encore celle d'Itoi ou des émotions qu'il a pour sa fille. Je ne suis pas unique à le penser, comme l'auteur lui-même dit quelque chose du genre lors d'un interview. Ultimement, une bonne partie de ce que l'on consomme va dans cette perspective. Que la prochaine histoire qui nous laisse une marque soit narrer par un livre, un voisin, un ami, ou le prochain jeu vidéo de la série que l'on suis depuis tout petit n'a au final aucune importance. Ce qui importe, c'est de rester ouvert à accueillir cette prochaine expérience. Voilà, pourquoi ce n'est jamais la fin. # Mother 4, dans notre tête Ça peut sonner cliché, ouais. Ça peut aussi sembler facile. Seulement, l'effort d'interpréter ce cliché et d'en faire quelque chose d'utile n'appartient qu'à soi. Personnellement, je considère aujourd'hui tous les jeux vidéo ayant un certain attraient pour l'esprit humain, et en majeur partie, inspirés eux-même par la série *Mother*, comme des *Mother 4*. *Oddity* a justement selon-moi bien fait de laisser tomber le nom de *Mother 4*. Non pas pour les *copyrights* évident, mais comme cela montre que les auteurs ont compris qu'il n'est pas nécessaire de se nommer *Mother 4* pour l'être. *Undertale* l'a pour moi aussi compris, que Toby Fox en ait eu conscience ou pas. *Undertale*, ce n'est plus seulement le jeu de son auteur d'origine. Suffit de voir la vidéo de Eye Patch Wolf pour se rendre compte qu'en réalité, *Undertale* est devenu une oeuvre commune. Chacun.e en a son interprétation, et chacune présente sa propre vérité. Ultimement, ce qui va rester dans les anales du jeu vidéo, ce n'est pas *Undertale*, mais ce que ses fans en on fait. Que l'on déteste le jeu ou non, cet impact qu'aura eu Toby Fox malgré lui est bien présent et dépasse l'entendement qu'un créateur ne pourra jamais concevoir. *Undertale* a marqué l'imaginaire de nombreuses personnes, et a servi de catalyseur afin de propulser ce dernier encore plus. Et puis, il y a *Yume Nikki*. *LISA*. *Jimmy and the pulsating mass*. *OFF*. Et bien d'autres... Cela n'est évidemment pas unique à la série *Mother*. C'est le cas pour nombreux jeux vidéo signés Nintendo, et c'est tout aussi le cas pour des oeuvres comme celles de Tolkien ou J. K. Rowling. Ce que l'on consomme nous marque, nous aide à forger notre identité, à devenir qui l'on est. Cela semble simplement plus évident au près de celles qui sont populaires. Heureusement, cette influence ne dépend pas du titre ou de la saga, mais de la charge émotionnel que nous parvenons à aller y chercher. En fait, il ne faut pas oublier que toute la magie de Mother est que la série provient de personnes originants d'autres sphères créatives que celle du jeu vidéo. Une personne étudiant le jeu vidéo ne pourra pas réellement produire un Mother 4 sans y amener quelque chose qui défi la logique du jv. Si cette dernière devait en venir à créer quelque chose étant éloigner du média, alors peut-être qu'elle augmenterait ses chances. Je crois que construire un jeu vidéo en se basant que sur d'autres mène à une sorte de cercle vicieux un peu narcissique. On ne crée plus, on ne fait que reproduire, voire pire, reproduire les choses aux mêmes. Une sorte de stagnation qui est bien critiquer aujourd'hui dans la sphère du blockbuster par exemple. Une copie de Mother, pour ces raisons, perd de la magie de la série. Il faut être fou, créatif et oser. Aller chercher des choses nouvelles, puiser dans sa propre expérience afin de créer quelque chose sous une forme à laquelle l'on est pas nécessairement habituer de toucher. Dans cette logique, le meilleur développeur de jeu vidéo ne serait pas celui qui a étudié dans le domaine, mais celui qui sait y apporter son bagage qui n'y a aucun lien. C'est là toute la magie de *Mother 4*. Ce n'est ni un jeu vidéo, ni un livre, ou un film ou une peinture. *Mother 4*, c'est notre vie et notre espoir. *Mother 4*, c'est à la fois notre capacité à *rockin'* et à *loving*.